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mardi 16 décembre 2014

Cameroun / Loi antiterroriste: Plus de sécurité pour moins de liberté ?

Dixit: «La haine est un sentiment qui ne peut exister que dans l’absence de toute intelligence» 


Et moi j’ajouterai que la haine s’auto-alimentant, ceux qui ont fait de la détestation de l’autre, une idéologie politique et un tremplin pour accéder au pouvoir ne mourront que des effets létaux du fiel qu’ils déversent partout...  


Quelle liberté réclame t-on donc, quand on détient déjà celle de pouvoir traiter d’illettrée et de prostituée, l’épouse du Chef de l’État, la première Dame de son pays ? Quelle place devrait-on accorder dans nos sociétés aux délinquants civiques, doublés de béotiens tribalisants ? Je passe...


Combinaisons oranges, sacs noirs sur la tête et mains menottées, pour la plupart sans inculpation, ni jugement, voilà l’image surréaliste, inhumaine, cruelle, que le monde entier devrait retenir des prisonniers du camp de Guantánamo, soupçonnés de terrorisme ou ayant des liens supposés avec le terrorisme. Ils portent en eux, sur eux, telles des cicatrices indélébiles, l’étendue de la cruauté, de la barbarie humaine, dans une fière, déconcertante et très assumée banalité. Nous sommes au XXI ème siècle, dans la très vertueuse et puritaine Amérique...


Le 14 septembre 2001, treize années avant le projet de loi visant à renforcer la lutte contre le terrorisme au Cameroun, le Congrès américain vote une résolution conférant de larges pouvoirs à l’administration Bush pour utiliser la force armée contre les nations, les organisations ou des personnes ayant des liens présumés avec les attaques du 11 septembre 2001 ou de futurs actes de terrorisme international. C’était pour parler simplement, un blanc-seing donné à l’armée américaine d’intervenir même à Koutaba ou à Njiyuom dans mon quartier à Foumban, pour traquer de prétendus terroristes, les torturer (quand ils ne sous-traitent pas cette torture), jusqu’à ce qu’ils avouent ce qu’ils auront envie d’entendre... Un cadre légal donc, qui permet à l’Exécutif américain de se livrer à une vaste entreprise d’arrestations arbitraires, d’emprisonnements secrets et de tortures sur des suspects dont les seuls torts sont parfois d’être de confession musulmane ou même simplement de porter une barbe… 


Ils sont donc où, les pseudos défenseurs des plus faibles camerounais, contestataires irréductibles du rien, nés des claviers féconds de l’oisiveté, de l’imposture et du désœuvrement ? Oui, ce serait bien de les lire ou de les entendre, eux qui sont épris de liberté et de démocratie, qui clament à qui voudrait les entendre qu’ils sont opprimés, brimés et torturés par Paul Biya le Président du Cameroun et son régime répressif, qui leur laisse quand même la latitude de traiter sa femme de pute… Qu’ils viennent alors dire si ça les gêne que les États-Unis gavent de force les prisonniers de Guantánamo avec des seringues introduites dans leurs narines, quand ils «osent» une grève de la faim, alors que c’est tout ce qui leur reste comme argument pour dénoncer les conditions inhumaines de leurs incarcérations. Que les libérateurs autoproclamés des camerounais viennent être d’accord avec tous ceux qui pensent et disent aussi que le camp de Guantánamo est le symbole d’une atteinte aux principes internationaux des droits de l’homme. Ça leur permettra de gagner en crédibilité.


Par ailleurs, ce n’est que sur les nègres aux États-Unis que les valeurs démocratiques et de liberté s’expriment, celles qui les excluent, les logent dans des « cages »  ou les placent en marge de leur société. Les policiers blancs chez Barack Obama ont une façon particulière de vivre leur démocratie, elle est violente, résolument meurtrière, racialiste et raciste. Payés pour protéger tous les citoyens américains et leurs biens, ils choisissent plutôt de tirer à balles réelles sur ceux qui ont la malchance d'être noirs, comme le ferait n’importe quel chasseur sur des antilopes. Investir aux USA en ce moment sur la fabrication des gilets pare-balles pour nègres est un business porteur… On pourrait tout aussi faire fortune dans les villes américaines, en organisant des paris sur la couleur des cheveux ou la grosseur du nez du prochain nègre qui sera abattu par un flic blanc. Voilà des pistes d’investissement pour ceux qui n’ont rien à faire de leurs vies. Et si Obama n’a pas de solution pour tacler le racisme, les inégalités dans le pays dont il a la charge, au peuple à qui il doit son mandat et sa légitimité, un pays qui s’obstine toujours à refuser aux nègres le droit d’être des humains à part entière, quelle aide crédible pourra t-il apporter aux africains qui ne lui demandent rien dans leur très grande majorité ? Pour nos pays africains en crise, voilà les solutions que prônent certains soi-disant opposants à court d’idées et de personnalité, inviter des loups à venir faire régner l’ordre dans leurs bergeries… 


Une certaine presse d’opportunisme, celle de Jeune Afrique en l’occurrence et de ses relais camerounais affamés et sans-papiers, avait voulu faire de l’ancien putschiste et condamné à mort Guérandi, un respectable opposant politique camerounais, qui selon leurs dires, avait été enlevé et tué par le régime de Biya… Comme à l'accoutumée, ces valets de l’impérialisme évoquaient les entraves de l’exécutif camerounais aux libertés fondamentales du peuple. Ils exigent d’ailleurs du Cameroun qu’il respecte des droits qu’ils seraient par couardise, incapables d’en faire la simple allusion, dans les pays occidentaux qui les accueillent et les nourrissent, pourtant grands pourfendeurs des valeurs démocratiques. C’est ce que ça donne, quand la famine commence à commander les convictions des uns et des autres… Pourquoi ce qui est vrai pour le Cameroun ne devrait-il pas l’être pour les USA ou le Royaume-Uni ? Ces apprentis sorciers citent la France ou les USA comme modèle de démocratie et de liberté, mais oublient de dire que les États-Unis de Barack Obama avaient assassiné Oussama Ben Laden, le privant même de sépulture, quand les règles d’usage dans les États de droit, dont ils font la promotion auraient commandé qu’il fut arrêté et présenté devant un juge pour un procès équitable, puis condamné si reconnu coupable. Un procès aurait aussi permis aux familles des victimes du terroriste présumé de faire leurs deuils… Saura t-on un jour ce qu’on reprochait exactement à Ben Laden ? À défaut de justice, les crimes qu’on lui imputait ne dépasseront jamais le stade de simples allégations, malheureusement. 


La France de son coté a toujours fait le choix de la protection des intérêts de l’oligarchie, j’entends par là du système, au détriment de ceux du peuple. Celui-ci n’a jamais compté que pour les besoins électoraux ou de suffrage, uniquement que lorsqu’il faut légitimer la forfaiture de ses dirigeants. Tenez donc, Edward Snowden, quand il avait révélé les écoutes clandestines, illégales de Barack Obama sur François Hollande, ce dernier aurait pu par gratitude (humanisme aussi), non seulement le proposer pour le Prix Nobel de la Paix, mais aussi lui offrir l’asile politique, le protéger, car il était était désormais recherché par la justice américaine pour cette trahison (?). Mais non, le Président français prit plutôt l’option de tout faire pour arrêter son bienfaiteur Snowden, pour le livrer à Obama, celui qui l'abusait. Il fut même prêt à abattre l’avion présidentiel bolivien, dans lequel il était soupçonné d’être, en compagnie du Président Evo Morales, s’il survolait son espace aérien. Quelles valeurs ! 
Par leurs violations flagrantes et récurrentes des libertés essentielles, leur mépris pour les lois internationales et le peu de considération qu’ils accordent à la souveraineté de certains États, peut-on, comme le font les adeptes sectaires de l’église réveillée «Biya must go», continuer de citer les Etats-Unis, la France ou le Royaume-Uni comme des références en matière de démocratie ou de liberté et vouloir en même temps justifier d’une bonne santé mentale ?

Beaucoup de pays ont renforcé leurs arsenaux juridiques pour pouvoir lutter efficacement contre le terrorisme et leurs promoteurs. Il y a donc quoi ?

lundi 1 décembre 2014

Francophonie et l'imposture François Hollande

Après le discours paternaliste, volontairement condescendant de François Hollande, qui sur un ton directif, mettait en garde les Présidents africains contre toute velléité de vouloir modifier les constitutions de leurs pays, afin de s’éterniser au pouvoir, l’opposition camerounaise du clavier (résidus nauséeux de l’école coloniale) était donc de sortie comme il fallait s’y attendre, pour applaudir l'énième humiliation que venait de faire le blanc, leur seule référence tutélaire, à leurs dirigeants africains… Ces nègres de salon camerounais n’avaient pas remarqué que le propos du Président français était maladroit, inopportun, car il était dirigé contre des personnes qui trônaient à la tête de pays prétendument souverains et indépendants, qui n’attendaient pas qu’un autre Chef d’État, fut-il français, vienne leur dire comment s’occuper de leurs affaires. Le droit qu’ont les pays africains à modifier leurs constitutions de façon souveraine est contenu dans celles-ci, explicitement. C’est le même droit qu’avait utilisé François Hollande quand il avait refusé un référendum sur le vote de la loi sur le «mariage pour tous» en France, préférant la voie parlementaire, sachant que ses amis députés socialistes étant majoritaires à l’Assemblée Nationale, sa loi autorisant les couples de même sexe à se marier et fonder une famille allait être votée... Vives protestions s’en suivirent, quoi fit ? La loi est désormais votée et est pérenne...
 


On n’a d’ailleurs plus besoin de modifier la constitution au Cameroun, si on veut «s’éterniser» au pouvoir. Il n’y a plus de limite pour les mandats présidentiels, les citoyens camerounais peuvent en effet voter autant de fois qu’ils le voudraient, pour le candidat de leur choix, à la Présidence de la République. C’est aussi ça la démocratie... Un Président français raillé, conspué, honni, défié par son propre peuple est-il donc crédible, voire légitime à venir donner des leçons de démocratie aux africains ? Pourquoi François Hollande, avec 8% d’opinions favorables chez lui, ne soumet-il pas sa présidence au vote de ses compatriotes, pour savoir s’ils le veulent toujours comme Chef de l’État ou pas ? Les français n’en veulent plus et pour ça seulement, même si la constitution ne le dit pas, il devrait s’en aller. Il n’est plus qu’une pathétique imposture, doublé d’usurpateur, qui se prend pour le roi d’Afrique, à aller dicter aux africains comment ils doivent conduire leurs affaires. Là dessus, vivement la VI ème République en France !
 


La moutonnerie et l’inculture gagnent du terrain auprès de certains camerounais. Les gens se suivent et se disent les mêmes choses inaudibles qui leur confèrent des statuts d’hommes ou d’analystes politiques. Ils se recrutent partout, mais surtout auprès de ceux qu’on soupçonnait d’avoir un peu de sens de discernement. On en vient parfois à se dire qu’à chacun de ces apprentis haineux du clavier, on remettrait un kit complet pour opposant en herbe, avec de vieux clichés sur leur pays à réciter à tout va. Ils ne débattent jamais sur des sujets politiques de fond, car ils ne sont pas intellectuellement outillés pour cet exercice là, ils préfèrent donc se livrer au lancé des réclames comme des publicitaires paumés ou s’inscrire dans la réprobation permanente. Il ne faut jamais leur demander une ébauche de solution aux problèmes qu’ils soulèvent tout le temps, on se rendra vite compte qu’ils ne sont pas là pour ça, leur domaine de compétence, c’est la critique vaseuse, crier avec la meute. Ceux d’entre eux qui ont moins de 30 ans vous disent préférer l’époque de l’ex-Président du Cameroun Ahmadou Ahidjo à celle de l’actuel, pourtant décédé longtemps avant qu’ils ne naissent. Stupéfait, je découvre donc que dire «NON» pour tout et partout est aussi une institution dans mon pays, c’est une école, un savoir qui se transmet de génération en génération, un atavisme quoi… Plus grave encore, le choix du camp ou de l’idéologie politique dépendra toujours du nom du village de celui qu’on suit bêtement dans la hiérarchie de la contestation creuse ou carrément de son origine ethnique. Ils militent utile… Ils marchent avec leurs villages sous leurs claviers d’ordinateurs.
 


Il ne faut donc pas s'offusquer que quelqu’un dont la culture politique commence et se termine avec «Biya must go» vous dise que l’Angola et la Guinée Équatoriale sont au dessus du Cameroun sur tous les plans, «alors que c’était le contraire il y a 32 ans» ajoute t-il et s’en étonne. La curiosité est gratuite et ne s’apprend dans aucune école. Si cette personne avait fait un peu plus attention à l’histoire du Cameroun, elle se serait vite rendu compte que ces deux pays qu’elle cite en exemple et le sien n’ont pas le même passé colonial. Et contrairement à l’Espagne pour la Guinée Équatoriale et le Portugal pour l’Angola, partis effectivement de leur ex-colonies après leurs indépendances il y a environ 60 ans, la France est le seul pays qui jusqu’aujourd’hui, refuse de leur emboiter le pas. Elle ne veut pas s’en aller, car son avenir est consubstantiel de celui de son pré-carré colonial. Une question de vie ou de mort quoi. Elle a d’ailleurs renforcé cette présence devenue néo-coloniale, résolument prédatrice et donc criminelle, avec des dispositifs militaires impressionnants qui remettent en cause la souveraineté et l’indépendance de certains pays de son enclos colonial. La France compterait de nos jours, environ 12.000 militaires sur le sol africain. Pourquoi le Royaume-Uni, l’Italie, le Portugal, l’Espagne, tous de grandes puissances coloniales en Afrique, n’ont-elles pas des forces militaires sur le continent africain ? Les africains qui clament partout que si la France est si présente en Afrique, c’est parce que nos dirigeants les y invitent, sont-ils dans les secrets des accords de défense signés entre la France et leurs pays ? Sont-ils au courant des clauses contenus dans ces accords et sous quelles conditions elles devraient s’exercer ? Qu’ils sachent donc que ces accords sont interprétés librement par la France, en fonction de ses intérêts (la loi du plus fort étant toujours la meilleure). Même si on n’est pas d’accord avec ça, l’honnêteté intellectuelle commande de le dire.
 


Par ailleurs, Il serait peut-être aussi temps de se poser des questions sur la santé mentale de ces autres activistes qui vivent à des milliers de kilomètres du Cameroun, très éloignés des préoccupations réelles des camerounais et qui sont péremptoires sur les solutions qu’ils voudraient leur apporter pour les soulager. Ils seraient à mon avis les premiers à avoir besoin d’aide… C’est évidemment hors de toute logique, que des gens veuillent sortir leurs compatriotes restés au Cameroun d’une supposée dictature de Paul Biya, alors qu’ils ne savent pas comment se sortir eux-mêmes de celle du désœuvrement, de l’austérité et du froid que leur imposent leurs oisifs exils occidentaux… On dit bien que la bonne charité commence par soi-même, que ces pauvres hères commencent d’abord par sauver leurs tristes vies de haineux irréductibles et sectaires, avant d’envisager sauver celle des autres. François Hollande qu’ils applaudissent après son discours insultant à Dakar envers les Chefs d’États africains y était d’abord pour les intérêts de la France et ceux des français.
 


Ils ont déjà été pardonnés d’avoir menti au nom de leur pays en allant demander l’asile politique en Europe, aux prétextes fallacieux d’être victimes de persécutions politiques chez eux... En partant de Dschang, Bafang ou Foumban, voire même ailleurs au Cameroun pour l’Occident, avaient-ils connu une autre oppression que celle de la famine ? Non ! Qui va réparer l’honneur du Cameroun qu’ils auront déjà sali pour pouvoir bénéficier des allocations familiales en France ou des «Income Support & Housing Benefit» au Royaume-Uni ? Il n’y a pas de honte à avoir faim et à aller chercher à se nourrir ailleurs où l’on a des chances d’en avoir, mais repu, qu’on revienne quand même demander pardon à son pays de l'avoir trahi ou qu'on se taise, que de continuer à le vilipender. Le mensonge initial de ces exilés de disette serait devenu pour eux, une vérité sur laquelle ils veulent construire une carrière politique, qui de toutes les façons sera vaine. Qu’ils se le tiennent pour dit.
 


Ce sont les mêmes d'ailleurs qui, militant pour l’alternance et pour plus de démocratie dans leur pays, ont transformé leurs pages Facebook en chapelles ardentes où se tiennent des veillées mortuaires et le défunt ici serait le Cameroun, leur pays qu’ils prétendent aimer. On y remarquera toujours les mêmes gus qui s’y rendent comme en procession, débiter les mêmes inepties à longueur de leurs inactives journées, qui doivent leur donner, je n’en doute plus, de belles érections. Si vous n’aviez donc jamais vu des murs de lamentation auparavant, visitez leurs profils Facebook, vous serez édifiés...
 


J’ai pour finir, envie de rappeler ici que l’alternance est une des conditions nécessaires à la démocratie, mais qui ne s’offre pas emballée dans un papier cadeau. Elle se gagne dans les urnes. Pour y arriver, Il est question en ce qui me concerne, de s’élever un peu et d’abandonner les récurrentes et abjectes logorrhées [32 ans de dictature - Un jour, nous verrons la lumière - Il vit en Suisse - Sa soi-disante Première Dame porte des sacs à 75.000€ - Le Cameroun est dans le cabinet - Il déteste les Bamiléké - 32 ans de cauchemar - Mbiya, le reppe qui se teint les cheveux là - Biya’a, le sénile du régime kleptocratique] et que sais-je encore, pour un véritable travail intellectuel dont le but serait la fabrication des idées allant dans le sens de la refonte de notre société. Ensuite de réussir à convaincre ses compatriotes d’adhérer à ces projets, qui visent d’abord leurs intérêts... La situation du Cameroun n’est donc pas une suite d’onomatopées et de gémissements de tristes cuistres dont les exils lointains (même à l'intérieur du pays) ou pas d’ailleurs, ne leur permettent un retour au Cameroun qu’à travers le fil d’infos de Facebook, le réseau social qui serait entrain de devenir pour eux, le terreau d’une certaine forme d’extrémisme. Okalga !