Ils ne sont pas nombreux ces africains qui risqueraient leurs conforts en Occident (Titre de séjour, nationalité, salaires et diverses allocations), pour dénoncer la véritable mafia qui harcèle un continent africain, dont les seuls moments de répit sont consacrés aux deuils et aux enterrements de ses fils. L'accident ferroviaire d’Eséka, qui avait fait des dizaines de morts et autant de blessés livrait là, une macabre illustration du déni dans lequel ils sont plongés, une espèce de répétition dérangeante et surtout tragique, de leur propre mise à mort. Comme à leur habitude, du locataire qui met le feu dans l'appartement qu'il loue, ils avaient une énième fois préféré incriminer le bailleur... C'est donc comme ça que par une déduction fallacieuse de ces esprits tourmentés, l'État camerounais, propriétaire du réseau ferroviaire camerounais à travers CAMRAIL, était devenu le principal responsable d'un accident de train, que gère le groupe français Bolloré, depuis une quinzaine d'années.
Qu'il est long, le chemin qui va des plantations de la servitude, à la liberté…
La diaspora africaine est dans son élément et n'est plus à une impertinence près, lorsqu'elle ne s'acharne aussi brutalement, que sur les suppôts africains de cette hydre, qu'est la mafia françafricaine. On ne peut véritablement venir à bout du trafic de drogue, que si l'on s'attaque aux chefs des cartels. Pareil pour le terrorisme, le circonscrire, c'est refuser d'en être le sponsors, pour déstabiliser d'autres pays ou pour préserver des intérêts géostratégiques comme en Libye, en Irak ou en Syrie. Ce n'est que de cette façon, qu'on est à l'heure pile du rendez-vous de la pertinence... C'est vraiment difficile à comprendre, qu'on puisse célébrer Thomas Sankara, sans se poser la question de savoir pourquoi il avait été assassiné, tout comme c'est un suicide, de citer tout le temps Um Nyobe, revendiquant même parfois, non sans fierté pour certains, l'appartenance à sa tribu d'origine, sans véritablement oser le questionnement qui élucidera sa fin tragique. Ahmadou Ahidjo, le premier Président camerounais, ne peut jamais avoir été meilleur que Paul Biya, son héritier, car ils étaient tous les deux dans la perpétuation d'une politique coloniale faite de détournements de biens publics, de privation de libertés et d'assassinats politiques, tout ça en faveur de la France. Tous ces défauts, rédhibitoires, empêchent d'améliorer les stratégies de combats sans lesquelles, il sera impossible de vaincre les ennemis séculaires de l'Afrique, qui avaient lâchement disposé de ses héros d'indépendance.
La Banque de France, présente dans toutes les villes françaises, aurait pu être pour la diaspora africaine, le siège des luttes pour l'indépendance économique et politique effective des États de la Zone Franc, qui ont pour monnaie commune le Franc CFA. Transis de peur, des traces de pipis dans les culottes, ces africains de l'Occident demandent plutôt à leurs dirigeants en Afrique, de faire 6000 km, pour venir mener une guerre sur un front qu'ils occupent déjà. C'est pour ça que passifs, faussement désintéressés, on les trouvera plutôt entrain de prendre des photos - précis du nègre parfait - devant des édifices esclavagistes, comme les sièges des institutions occidentales où même les bureaux de la Banque de France, qui sacralisent la confiscation de leurs destins, qu'ils enverront ensuite en Afrique, pour épater la famille et les amis. La lutte pour la démocratie et l'alternance en Afrique est pourtant consubstantielle à la contestation affirmée d'une pratique économique inhumaine de la France en Afrique, dont l'une des conséquences, pas la moindre, c'est cette fuite du continent africain par sa jeunesse, pour un illusoire eldorado européen, qui très souvent se termine dans les ventres des baleines dans la mer Méditerranée ou dans les centres de réfugiés austères et les trottoirs des grandes villes européennes, qu'elle disputera à des rats curieusement hospitaliers.
Les africains n'obtiendront pas le pouvoir et la liberté qu'ils revendiquent tant, assis derrières leurs claviers d'ordinateurs à s'auto-mutiler. Cette attitude suicidaire fait le jeu de leurs véritables ennemis, qui récoltent les lauriers d'une bataille, qu'ils n'ont même plus besoin de livrer. La cible qu'ils doivent viser est pourtant là, hautaine, arrogante, outrageusement condescendante, qui les nargue, mais ils l'évitent, lâchement...
Tenez donc, la France vient de siffler la fin de la partouze géante de ses soldats en Centrafrique. Cette mission de re-colonisation méthodique de la Centrafrique, qu'elle avait appelé «Opération Sangaris», au prétexte fallacieux d'aller maintenir la paix, était son seul moyen de contenir l'influence stratégique et économique grandissante de la Chine dans son pré-carré, dont le sous-sol recèle toujours autant de richesses, malgré des siècles de pillages.
Les soldats de la France civilisatrice s'en vont donc, tentais-je de dire, laissant derrière eux, de jeunes garçons mineurs centrafricains aux destins brisés, qui, en plus d'être traumatisés à vie, ne pourront plus jamais s'asseoir correctement, à cause de leurs anus éclatés, suite aux viols collectifs, répétés dont ils avaient été victimes par des gens prétendument venus les sauver. La France étant toute-puissante, ces criminels sexuels ne seront jamais jugés sur les lieux de leurs crimes odieux, il n'y aura donc pas de restitution de fierté, ni de justice pour ces enfants centrafricains. Alors, j'aurais voulu savoir si, la voix des africains de la diaspora ne pouvait pas saisir cette opportunité et se faire entendre utilement ? Si les claviers de ces dignes fils du continent noir ne pouvaient pas pour une fois laisser tranquille les «dictateurs» africains ou le Président «voyageur» camerounais et diriger leurs diatribes vers ceux qui ont définitivement mis l'Afrique à genoux, à travers l'indicible viol de ses enfants ? Et même là, le ton de l'indignation devrait venir des dirigeants africains ?
Même là ?
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