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lundi 17 juillet 2017

Afrique, sans mémoire, sans révolte, tout est vain...

OPINION | AFRIQUE, SANS MÉMOIRE ET SANS RÉVOLTE, TOUT VAIN... 

Les héros africains d'indépendance sont légion et sont cités dans toutes les conversations qui ont un rapport justement avec l'indépendance des pays africains et la souveraineté de leurs peuples. Leurs combats, leur résilience face à leurs bourreaux sont dans toutes les mémoires, lesquelles sont jalousement conservées comme des trésors dans des coffres forts. Les Um Nyobe, Ernest Ouandié, Félix Moumié, Patrice Lumumba, Thomas Sankara...etc, sont donc une partie importante de l'histoire de l'Afrique. Et le récit de leurs vies aurait dû, pour cette seule raison, faire des émules, servir j'allais dire de rampe de lancement des combats actuels et futurs pour la liberté des peuples d'Afrique. Que nenni ! 

Un peuple qui n'a pas de mémoire est un peuple sans identité, sans âme, donc sans vie. Israël et son peuple se sont construits et ne vivent d'ailleurs que sur le rappel incessant de la Shoah et de tous les drames dont ils auraient été victimes, que personne n'oserait d'ailleurs aller leur faire le procès d'être dans la surenchère victimaire. Surtout pas les israéliens eux-mêmes, qui profitent grandement de cette surexposition permanente de leurs blessures du passé, qui fait d'eux des victimes « éternelles ». Le génocide des juifs est donc aujourd'hui reconnu comme un crime contre l'humanité, une cause mondiale, contrairement à la traite négrière et l'esclavage, qui pourtant, avaient fait infiniment plus de victimes. La mémoire d'un peuple qui a vécu des atrocités est donc une arme redoutable contre ses bourreaux. En effet. Et c'est ce que redoute le plus les ennemis de l'Afrique. Il ne fait pas bon trop se souvenir de tous ces siècles de déni d'humanité à l'homme noir. Une humanité à laquelle le noir lui-même a renoncé, dans le formatage éhonté de sa propre mémoire, à travers - entre autres - la validation des thèses conspirationnistes du prédateur, son ennemi séculaire.  

Si les africains ne doivent pas attendre qu'on vienne leur livrer la liberté sur un plateau d'argent, ils savent déjà - et on le voit à travers leurs innombrables dénonciations -, que c'est à la lutte - une lutte inégale - qu'ils l'obtiendront et que le risque, sans véritable stratégie et l'adhésion de tous, serait qu'ils connaissent finalement le même sort tragique que Thomas Sankara, Mouammar Khadafi et bien d'autres. La lâcheté ici est alors celle de ces africains qui n'excellent exclusivement que dans la dénonciation d'autres africains qui dénoncent l'imposture occidentale en Afrique, qui les maintient pourtant tous dans la servitude. Cette couardise recèle la capitulation mentale, intellectuelle de ces traitres qui s'ignorent et dont l'Afrique a vraiment honte. 

Voici ce que disait Emmanuel Macron, le garant de cette tradition de mépris et de prédation de la France en Afrique, au sujet des polémiques au sujet du Franc CFA: « …Si on ne se sent pas heureux dans la zone franc, on la quitte et on crée sa propre monnaie comme l’on fait la Mauritanie et le Madagascar… » 
C'est en fait une véritable paralysie intellectuelle, parlant de ces africains, que la psychiatrie ne peut plus guérir, qui surenchérissent après le chef d'état français, en disant que la responsabilité incombait aux dirigeants africains de partir ou pas de la zone franc, quand tout le monde sait que la puissance coloniale a tous les intérêts à ce que les chose restent en l'état et qu'elle met d'ailleurs tout en œuvre (déstabilisation, guerres, chantages...etc), pour que rien ne change. 

On ne sera jamais fort dans la seule reconnaissance des forces de son adversaire, mais plutôt dans l'élaboration des stratégies qui permettront de le dominer. 
Les défis de l'Afrique aujourd'hui, ceux qui garantiront sa survie, son développement, c'est le départ effectif, inconditionnel de la France en Afrique et rien d'autre ! Être noir et se faire le relais des discours révisionnistes et négationnistes des prédateurs français ou occidentaux est une honte. 400 ans de saignée (traite négrière, colonialisme, néocolonialisme...etc) n'ont jamais réussi à altérer le determination des africains à s'affranchir, à s'autodéterminer, donc quelques discours traitres de quelques incultes totalitaires africains n'y feront rien. L'Afrique, j’y crois, d’autant plus qu’elle est debout, à jamais !