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samedi 25 mars 2017

Ibrahim Belo

Plusieurs versions se sont opposées, mais rien qui puisse justifier la barbarie. Et quand c'est le cas, le bon sens commande le recul...dans un pays où on vous loge systématiquement dans une cage, dès que vous osez vous exprimer. On ne risque pas la différence au Cameroun, pays du triomphe de la pensée unique. La vue de ce jeune homme étendu par terre, ses moignons ensanglantés en exhibition - quelques secondes de supplice pour ma part - était insoutenable. Certains avaient donc dit que c'était un voleur, qui allait au travail (voler une moto ou braquer un citoyen dans son véhicule) et d'autres alléguèrent, qu'ils se serait retrouvé, sans avoir été autorisé et la fleur fusil, dans un véhicule, qu'il aurait confondu avec une voiture affectée au transport public, provoquant la panique du propriétaire, qui aurait pensé à une tentative de braquage et aurait crié: « Oh voleur !! »
« Oh voleur ! », dans un pays où les citoyens ne connaissent pas l’État, méprisent ses lois et célèbrent une justice surannée, barbare, qui consiste à prendre des machettes pour dépecer le suspect et des bidons de pétrole, des pneus usés pour le brûler vif, mais qui crient à l'injustice, s'indignent, éructent même, quand un miroir leur renvoie l’image de ce qu'ils sont intrinsèquement, de ce qu'ils refusent de voir, des visages hideux de monstres, sans foi, ni loi. Chaque fois en effet, que vous entendrez « Oh voleur!! » au Cameroun, c'est qu'un homme, suspecté de vol ou de « brook inta » serait déjà à l'agonie, payant le prix de son crime présumé et ses bourreaux ne seraient que ses propres compatriotes, des shérifs d'une période lointaine, qui exécutent le rituel macabre du lynchage et de la mise à mort du suspect, en dehors des procédures qu’impose l'État de droit.
On ne sait pas si le pauvre garçon amoché (mon Dieu, que ces photos sont violentes!) a de la chance d'être toujours en vie ou pas, mais d'autres avant lui et très probablement après, ne connaîtront pas le même destin que lui, par la bonne grâce de ceux qui s'indignent hypocritement aujourd'hui, de le voir dans ce sale état. Ils ont en effet toujours été expéditifs avec des cas comme le sien, gourdins, torture et bidons de pétrole en renfort. C'est ça... Si la sécurité des citoyens, de quelque pays que ce soit, relève de la mission régalienne d'un État, l'absence de ce dernier ou pas, le citoyen a aussi des devoirs et si tout se vend de nos jours, les rayons de nos supermarchés ne proposent toujours pas l'humanité, ni le bon sens.
La surenchère émotionnelle, le populisme, ne peuvent pas être rangés aux rayons des valeurs et ne sont que l'apanage de tristes cuistres aigris et frustrés de ces sociétés qui se perdent. Le voyeurisme, l'excitation que procure le buzz que l'on crée, ne doivent pas prendre la place du bon sens. Informer, c'est un métier, et non tremplin pour atteindre des objectifs. Un pays, l'image qu'il renvoie, ce sont d'abord ses citoyens, que personne ne s’y méprenne.
Ceux qui ont infligé ce traitement dégradant, inhumain, à Ibrahim Belo, ont porté atteinte à la dignité humaine, d'une part...
Et d'autre part, le droit d'informer, le droit de dire, le droit de protester contre les injustices par exemple, ne peuvent pas se passer du respect de la même dignité humaine. Les bourreaux présumés de Belo Ibrahim et tous ceux qui ont frénétiquement diffusé ses images dégradantes sur les foras, auront donc participé au processus de sa mise à mort. On pouvait en effet exiger des soins, la prise en charge (et les obtenir) de ce pauvre garçon, sans tout cet étalage malsain de ses blessures sur la place publique. Quelle peuple indigne !

mercredi 22 mars 2017

OPÉRATION SANGARIS - Viols des enfants noirs centrafricains, ces autres bénéfices de la colonisation, qu'il faut célébrer

Aucune charge ne sera bientôt plus retenue contre les soldats français de l'opération Sangaris, accusés de viols sur des mineurs en Centrafrique il y a quelques années et soustraits à la justice centrafricaine, en violation de toutes les lois nationales (centrafricaines) et internationales. Le parquet de Paris vient en effet de demander naturellement, j'ai envie de dire, un non-lieu dans l'enquête qui les visait. En termes de gravité - le débat ayant porté récemment sur les dommages et les bienfaits de la colonisation où elle s'était exercée en Afrique -, on ne sait donc pas, si sodomiser de jeunes garçons noirs serait plus grave, que la déportation de millions d'africains vers les plantations de la déshumanisation aux Amériques ou le dépeçage de leur continent, suivi du vol massif de leurs richesses, avec pour conséquence directe, l'hypothèque sérieuse portée sur le destin de leurs enfants. La seule idée même, qu'un tel exercice de comparaison morbide puisse exister, donne envie de vomir. 

Le prédateur n'a jamais eu de remords, il n'en a pas besoin, la terreur et la mise mort de sa proie garantissent sa propre survie et on savait déjà, ça c'est un doux euphémisme, qu'il n'était pas enclin à la repentance. Et pourtant, le bourreau est bon, il est magnanime. Son tribunal peut par exemple juger recevable des plaintes pour biens mal acquis, qui concernent des personnes et des biens étrangers à sa juridiction, mais trouver que des accusations pour sodomies et autres exotismes sexuels sur des enfants nègres, perpétrés par des soldats de l’empire, ne mériteraient pas plus que d'être classées sans suite, aux motifs abstrus, dérangeants - et ça c'est mon parti pris -, qu'ils sont nègres. Les suprémacistes préféraient encore il y a peu, revendiquer d’illusoires bienfaits de la colonisation, parce qu’on leur présentait la facture salée des multiples crimes contre l’humanité, dont ils s’étaient rendus coupables en Afrique. Sans être cynique, on serait tenté de leur poser la question de savoir dans quelle catégorie ils plaçaient l'esclavage sexuel auquel leurs soldats avaient réduit de jeunes enfants centrafricains ? 

vendredi 17 mars 2017

MALAISE ISSA HAYATOU... Vivement une école du modèle camerounais de la démocratie et de l'alternance

Depuis quand perdre une élection démocratique, c'est « sortir par la petite porte » ? 
Qui mieux que les candidats eux-mêmes, peuvent savoir si le moment est bon (ou pas) pour eux, de se présenter à une élection, tant qu'ils peuvent justifier remplir les conditions requises ? 
L'alternance à la tête de la Confédération Africaine de Football (CAF) est garantie par des élections démocratiques, qu'elle organise elle-même et dont les règles lui appartiennent, exclusivement. 
Ceux qui ne sont pas contents de la longévité de certains dirigeants à la tête des institutions comme la CAF, l'UEFA ou la FIFA, ne peuvent et ne doivent s'en prendre qu'aux textes de ces institutions et non à leurs dirigeants, qui sont payés...pour les respecter et les faire respecter. Ça veut donc dire que ceux qui se réjouissent de la défaite d'un candidat à une élection, aux seuls prétextes qu'il aurait déjà été élu plusieurs fois, ou qu'il serait vieux, ont indubitablement un problème avec la démocratie et les sociétés libres...

Il y a en effet depuis la défaite du président sortant de la CAF, une espèce d'excitation inintelligible, qui gagne une certaine catégorie de personnes et surtout cette confusion dérangeante, qu'elles font entre l'alternance politique aux sommets de nos états, selon un modèle qui n'est même pas lui-même universel et le fonctionnement des associations, qui sont de par leurs statuts juridiques, les seules à écrire leurs règles. On aurait jamais pu empêcher Issa Hayatou de se représenter comme candidat à la présidence de la CAF, alors qu'il ne violait aucune loi en le faisant. Barack Obama n'aura été président des USA que pendant deux mandats, pour la simple raison que la constitution américaine n'en autorise que deux. Et rien ne dit qu'il n'aurait pas aimé gouverner pour quelques années supplémentaires, s'il en avait eu les moyens. Ce qui n'est pas le cas en Allemagne, où Angela Merkel, au pouvoir depuis 2005 et trois mandats, s'apprête à briguer un quatrième, qui la mènera jusqu'en 2022. Ça gêne qui ? 

Par ailleurs, si l'âge était un critère d'éligibilité, pour être candidat à la présidence des USA par exemple, nous n'aurions jamais eu Donald Trump, 70 ans, qui vient d'être élu et remplace à la Maison Blanche, Barack Obama, qui a 55 ans, est déjà admis à la retraite, alors qu'il aurait pu être son fils... Et si c'était le cas en France, François Fillon, 63 ans et Alain Juppé, 71 ans, n'auraient jamais non plus été autorisés à être candidats aux élections présidentielles françaises aux côtés d'Emmanuel Macron, qui n'a que 39 ans, si l'alternance avait la même définition un peu hasardeuse, troublante même, pour la société française, que pour certains camerounais. Un intégriste fondamentaliste de l'alternance camerounais a même osé dire quelque part, que Issa Hayatou n'était resté aussi longtemps à la tête du football africain, que parce qu'il avait « spolié l'outil démocratique de la CAF », mais sans nous dire comment il fini par perdre une élection pourtant taillée sur mesure pour lui. 

Je dis que hein...

mardi 14 mars 2017

L'AFRIQUE ET SES DIRIGEANTS EN SURSIS, GRÂCE À LA JURISPRUDENCE FILLON...

Puisqu'on ne peut être meilleur ou mauvais, que par rapport à quelqu'un d'autre, les dirigeants africains d'hier ou d'aujourd'hui seraient donc mauvais par rapport à qui ? Noir en Europe, dès que vous entrez dans un supermarché pour faire vos courses, le vigile - comme si c'était une prescription médicale -, noir lui aussi, redoublera d'intelligence, pour vous suivre de rayons en rayons, comme si vous veniez dévaliser le magasin. Il a intégré le raisonnement raciste et négrophobe du colon, qui fait du noir qu'il rencontre, un potentiel voleur près à sévir. En effet, puisque tous les risques que ce vigile avait pris pour venir en Europe ne l'avaient finalement destiné qu'à faire un travail qui ne le valorise pas assez à son goût, ni ne tient compte de son sacrifice, son subconscient le condamne donc à croire que tous les autres noirs connaissent son échec ou pire, sont des voleurs à l'étalage. 

Les noirs n'ont finalement jamais été conditionnés que pour s'autodétruire. Ils ne trouvent leurs salaires ou réjouissance, que dans le rabaissement permanent de leurs frères de couleurs. C’est à croire qu’ils n'ont finalement été à l'école, gardiens de nuit ou éboueurs, que pour espérer être au-dessus d'autres nègres comme eux. Leur objectif aura donc toujours été de singer le blanc, leur Maitre, cet horizon infranchissable, jusqu'à ce que Sarkozy, Fillon, Guéant, Chirac et consorts, des malandrins invétérés, ne révèlent à leurs yeux crédules, leurs penchants pour la kleptomanie, le vol du bien public, le clientélisme ou la corruption, l'apanage finalement de toutes les élites occidentales bien-pensées. Alors, pour insulter le Cameroun et ses dirigeants - et ça, c’est pour illustrer mon propos -, certains camerounais empruntés, chantres de l'alternance idiote et sectaire, qui célébraient l'excellence occidentale pourtant notoirement corrompue, prendront exemple sur qui maintenant ? Ils sont cernés. Ils devront trouver un autre modèle ou simplement créer le leur. Ou bien ?  

Au rayon des valeurs, on s'y perd encore davantage. Manuel Valls, avant dernier premier ministre du quinquennat Hollande qui s'achève, prétendument de gauche, donc socialiste, s'apprêterait à apporter - comme d'autres socialo-fascistes - son soutien à l'imposture Emmanuel Macron, qui lui revendique son centrisme, ni de gauche, ni de droite, comme tout bon fildefériste qui se respecte, alors qu'une primaire socialiste avait été justement organisée, pour désigner le candidat de gauche aux prochaines élections présidentielles, que tous les socialistes s'étaient d'ailleurs engagés à soutenir. Être de droite ou de gauche ne veut plus absolument rien dire de nos jours. Aux rayons des convictions, l'offre se limite aux gamelles et aux strapontins, que se partage une élite mafieuse, qui continue d'affamer un peuple, qui ne veut lui retirer son pouvoir, que s'il peut le confier à un Dieu illusoire, qui avait d'ailleurs choisi le dimanche, jour consacré aux élections, pour se reposer... 

dimanche 5 mars 2017

François Fillon, pourquoi on a le droit de ne pas aimer la politique...

La masse - le peuple j'entends - est décidément inculte et moutonnière. Elle l'est, de façon résolue. François Fillon aura donc réussi le tour magistral de se poser en rempart contre un système, dont il est l'incarnation la plus aboutie, la plus détestable surtout. Quel cynisme ! 
Il avait mis en avant des valeurs qu'il foule aujourd'hui aux pieds, celle de la parole donnée en l'occurrence, pour satisfaire des objectifs égoïstes, quoique légitimes, de carrière. Morale, éthique, telles étaient les valeurs fondatrices de sa marche vers la magistrature suprême en France. Pour gouverner la France disait-il, il fallait faire preuve d'une exemplarité dont il aura lui-même été incapable durant sa très longue carrière en politique, en ceci, qu'il a été longtemps le sergent Chef d'un système qui a toujours méprisé un peuple, qu'il prend aujourd'hui à témoin, pour légitimer sa forfaiture. 

Le pouvoir d'achat des français est à un niveau bas historique, ils dorment dans la rue, ils n'ont pas de boulot non plus, que François Fillon, du haut du pouvoir qu'il a toujours jouit en politique, réservait à ses enfants et à sa femme. C'est donc bouleversant d'entendre des milliers de citoyens français, suivistes (désespérés) de cet imposteur/prestidigitateur, parler d'acharnement judiciaire, de hold-up démocratique, alors que le gus qui a leurs faveurs, vole et viole la France depuis des lustres, en rétribuant avec l'argent du contribuable, sa femme et ses enfants, pour des missions qu'ils n'ont jamais accomplies. 


La symétrie entre l'homme noir et le singe ne m'a jamais paru pertinente, mais entre l'homme en général et le mouton, je n'ai pas de certitude absolue.