Pages

mercredi 19 juin 2013

Inceste - entre adultes consentants - et viols…

Lors d'un récent voyage sur le net, je suis tombé sur un documentaire venant de Suisse, portant sur un débat, dont le thème central était l'inceste dans toutes ses formes et il y était question de réfléchir sur la possibilité de le dépénaliser… Poser même déjà la question me paraissait surréaliste, mais est-il encore possible de nos jours, d'aller à contre-courant des mœurs nouvelles ou des mutations de notre société? Je ne le pense pas et en même temps, ça ne dépend pas de moi.

La loi sur le "mariage pour tous" est derrière nous aujourd'hui en France j'entends, les couples de même sexe peuvent dès lors se marier et prétendre aux mêmes droits que les couples hétérosexuels… Seulement, l'histoire ne s'arrête pas là, des questions sont restées sans réponses et un boulevard est ouvert pour toutes les revendications de toute nature, toutes se réclamant d'une légitimité et auxquelles il faudra accorder une certaine attention, à un moment donné ou à un autre…

En effet, comment faire une loi pour tous et une interprétation à deux niveaux pour deux catégories de personnes? Pour moi, il y a déjà discrimination lorsqu'on donne l'autorisation à un couple de femmes voulant un enfant, de recourir à la procréation médicalement assistée d'un coté et de refuser à un couple d'hommes de connaitre le même bonheur à travers la gestation pour autrui… Par ailleurs, si le bonheur est un droit inaliénable pour tous, comment refuser à ce couple hétérosexuel le droit de se marier sous le prétexte que l'homme serait le fils de l'ex de la dame? Ils auraient pourtant brandi le même argument que ceux des couples du même sexe revendiquant le droit au mariage, le sacro-saint amour sur lequel serait fondé leur relation et leur envie de convoler en justes noces.  Encore que je ne sois pas sûr que ce dernier cas soit classé comme délit pénal, mais qui relèverait plutôt de ces choses admises par tous  "qu'on ne fait pas"

Soulever  le débat sur ces questions liées à l'inceste est à sa place, car en parler à mon avis, c'est déjà faire une partie du chemin dans un processus de sensibilisation qui pourrait peut-être à terme, servir à l'éradiquer, si tant est qu'il est possible de l'imaginer.

Un fait est donc constant, entretenir des relations à caractère sexuel avec un membre de sa famille directe serait un délit pénal selon le pays dans lequel l'acte a été commis, si ce n'est tout simplement moralement répréhensible… Le débat pourrait effectivement avoir lieu si c'est entre deux adultes consentants. Ce qui est de toute autre nature que s'il c'était agit d'un adulte avec son enfant mineur, que le code civil et pénal français qualifient d'agression sexuelle sur mineur et c'est tant mieux…

Le véritable tort de ce fléau qui traverse les époques et même les générations sans altération, c'est le secret qui l'entoure, son caractère tabou… Pires que les dictatures, la famine, la pauvreté ou les corruptions, les principaux cancers de nos sociétés, sont l'inceste et le viol.

L’Afrique est à la traine des sociétés dites modernes sur cette problématique, on a le sentiment que rien de ce genre ne s'y passe, personne ne voit, ni n'entend quelque chose en relation à ces délits et c'est grave ! On voudrait pérenniser ces crimes qu'on ne s'y prendrait pas autrement.  La notion du secret ou du tabou sur ces sujets là y est assez prononcée. En Europe, des structures sont mises sur pieds avec pour but de venir en aide à toutes les victimes, ce qui permet de connaitre certains succès dans les combats menés contre les agressions sexuelles.  

Ayant dit cela, il serait utopique aujourd'hui de prétendre évaluer objectivement l'étendue de ce fléau en Afrique… Les enfants y sont les premières victimes et vivent un double drames, la déchirure physique dans son sens littéral du terme et une douleur morale, car ils en viennent toujours à se sentir coupables de ce qui leur arrive, on le leur fait croire en tous les cas… L'idée ne viendrait donc jamais à un enfant par exemple d'aller trahir son père, son oncle, son grand-frère, son cousin ou son beau-papa qui aurait abusé de lui sexuellement. On ne jette pas la honte sur sa famille lui dira t-on, ce qui montre la distance à parcourir pour mettre un terme à ces pratiques criminelles, dont les bourreaux jouissent toujours d'une parfaite liberté et d'une totale impunité.
 

Combien de fois avons-nous entendu ces récits sordides de nos filles, nièces ou même de nos petits garçons, tous des mineurs dans l'innocence de leurs tendres enfances, âgés parfois de 4 ou 5 ans seulement, obligés de satisfaire les bas instincts de criminels pervers qui ne sont rien moins que leurs papas, leurs tontons, leurs frères ou leurs cousins ? Avec parfois la complicité des mamans, impuissantes et apeurées à l'idée de casser ce qu'elles appellent l'équilibre familiale ou d'être répudier si elles osaient s'opposer à leurs bourreaux de maris... Et dire que toutes ces considérations futiles vont au détriment de la bonne santé physique et morale de leurs enfants !
 

La pédophilie est érigée en institution et ce depuis des siècles, dans certains villages et villes africains, des parents trouvent toujours normal le fait d'envoyer leurs filles de 10, 12 ou 13 ans en mariage, parfois chez des gens qui ont cinq ou six fois leurs âges… Si c'étaient des pratiques normales, banales à une certaine époque, eh bien les temps ont changé et l'heure est arrivée pour que ces sociétés aux mœurs rébarbatives et résolument criminelles, fassent la place à celle qui donne toute sa place aux enfants, leur permettant et surtout leur donnant le temps de s'épanouir.

Avec le silence et le culte du tabou, nous faisons le lit à ces pratiques ancestrales destructrices de nos vies et de celles de nos nos enfants, qui en sont les premières victimes… Nourrir des débats autour de ces thèmes, c'est donner le courage à quelques uns de sortir de l'ombre et d'évoquer leurs souffrances… Et c'est de cette manière que nous nous inscrirons dans notre siècle et combattrons avec efficacité ces horreurs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire