
Les peuples africains n'eurent-ils finalement pas été mieux traités pendant la traite négrière ou à l'époque de la colonisation, que cette affliction d'une souveraineté ou d'une indépendance acquise, mais illusoire quand on considère la quantité de sang versé, des assassinats de masse dont ils sont toujours victimes et de leurs enfants qui bien que très jeunes, doivent déjà enterrer leurs parents, quand ils n'ont pas été eux-mêmes arrachés à la vie par la grâce des bombes prédatrices, supposément venues les protéger?
Que valent la vie, la désolation de ces peuples ou le traumatisme qu'ils vivent, quand il faut équilibrer les comptes d'une économie française, voire européenne aux aguets? À chaque fois que l'exécutif français nous embarque dans un conflit armé dans une de ses anciennes colonies, là où il n'a même pas encore épuisé une seule chance d'arriver à la paix par le dialogue, il commence toujours par s'excuser du fait d'être la seule nation à réagir promptement à l'urgence humanitaire (En Cote-d'Ivoire, au Mali, en RCA), en courant au chevet d'un pays <<frère>> attaqué ou d'être obligé de venir en aide aux femmes et d'enfants menacés de mort, se défendant tout aussi bien d'être entrain de perpétuer une tradition de liens historiques, devenus incestueux et traditionnellement assujettissants, avec les pays de l'Afrique francophone, son ancien enclos colonial, qu'elle ne lâche décidément plus, la crise économique et financière aidant.
Comment la France s'arrange t-elle donc pour ouvrir deux fronts de guerre quasi simultanément en Afrique (Mali, RCA), alors qu'elle est en récession profonde? En effet, avec des techniques dignes de charmeurs de serpent, ses dirigeants arrivent, avec l'aide des médias aux ordres, à nous faire gober l'idée selon laquelle elle financerait elle-même ses guerres et combien ça lui coûterait de le faire, mais que la mission (humanitaire) l'emporterait toujours sur la nécessité de faire des économies. Si cette allégation grotesque avait un seul soupçon de fondement, cet excès d'humanisme se manifesterait ou vivrait donc au détriment des intérêts des français qui avaient accordé, dans une relative majorité, leurs suffrages au gouvernement actuel, et qui a cruellement besoin de lui pour l'aider à sortir de cette crise qui secoue la France, non?
La Chine est l'un des rares pays au monde à tirer son épingle du jeu, dans ce marasme économique ambiant et est entrain supplanter la France sur un terrain africain qui lui était co-acquis avec d'autres empires coloniaux, depuis la conférence de Berlin en 1885 qui marquait l'organisation et la collaboration européenne pour le partage et la division de l'Afrique. La Chine y gagne des parts de marché importantes, avec une légitimité insolente que confère le pouvoir de l'argent, pendant que la France, ne pouvant rivaliser doit y faire face en usant du seul argument qui lui reste, celui du chantage, de la force, de la désolation, en marchant sur du sang et des cadavres d'africains qu'ils auront tué au préalable... Elle manipule, instrumentalise, exacerbe les tensions entre des communautés, participe aux coups d'états et change des régimes, au gré de ses besoins!
L'Afrique est résolument la vache à lait de ces prédateurs impérialistes, qui n'hésitent devant rien pour insuffler de l'énergie dans leurs économies en berne... Les choix sur lesquels sont portées ces interventions dites humanitaires sont autant de signaux qui édifieront un certain nombre de gens sur la nature profonde de ces criminels qui ne nous parlent jamais que de la paix, de l'humanitaire, de la démocratie ou des droits de l'homme...pour mieux piller. Du Mali en République Centrafricaine, en passant par l'Est du Cameroun, la France a du flair, ce qu'elle appelle urgence humanitaire, n'est autre que la privation de ses anciennes colonies de leurs souverainetés, de leurs indépendances, dans le but de les délester de leurs richesses en arrachant par la seule force de leurs bombes et du chaos, uranium, pétrole, or, diamant et diverses autres ressources très prisées dont elles regorgent, avant que d'autres (la Chine en l'occurrence) ne le fassent avant elle, légalement...
Mandela (avec d'autres bien-sûr), était le symbole de la libération de l'homme noir en Afrique, il était aussi le guide de la réconciliation de tous les peuples, véritable icône de la lutte acharnée contre l'apartheid en Afrique du Sud... Y avait-il pire insulte à lui faire de la part de François Hollande (un autre illustre personnage après Nicolas Sarkozy, qui n'hésite pas à mépriser l'histoire et la mémoire africaines), que de participer aux obsèques de Madiba, au même moment qu'il réduisait les peuples frères de la République Centrafricaine à l'esclavage?
L'Afrique et ses peuples valent mieux que cette hypocrisie occidentale et pour Mandela, la politique c'était d'abord de la morale...
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