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lundi 1 décembre 2014

Francophonie et l'imposture François Hollande

Après le discours paternaliste, volontairement condescendant de François Hollande, qui sur un ton directif, mettait en garde les Présidents africains contre toute velléité de vouloir modifier les constitutions de leurs pays, afin de s’éterniser au pouvoir, l’opposition camerounaise du clavier (résidus nauséeux de l’école coloniale) était donc de sortie comme il fallait s’y attendre, pour applaudir l'énième humiliation que venait de faire le blanc, leur seule référence tutélaire, à leurs dirigeants africains… Ces nègres de salon camerounais n’avaient pas remarqué que le propos du Président français était maladroit, inopportun, car il était dirigé contre des personnes qui trônaient à la tête de pays prétendument souverains et indépendants, qui n’attendaient pas qu’un autre Chef d’État, fut-il français, vienne leur dire comment s’occuper de leurs affaires. Le droit qu’ont les pays africains à modifier leurs constitutions de façon souveraine est contenu dans celles-ci, explicitement. C’est le même droit qu’avait utilisé François Hollande quand il avait refusé un référendum sur le vote de la loi sur le «mariage pour tous» en France, préférant la voie parlementaire, sachant que ses amis députés socialistes étant majoritaires à l’Assemblée Nationale, sa loi autorisant les couples de même sexe à se marier et fonder une famille allait être votée... Vives protestions s’en suivirent, quoi fit ? La loi est désormais votée et est pérenne...
 


On n’a d’ailleurs plus besoin de modifier la constitution au Cameroun, si on veut «s’éterniser» au pouvoir. Il n’y a plus de limite pour les mandats présidentiels, les citoyens camerounais peuvent en effet voter autant de fois qu’ils le voudraient, pour le candidat de leur choix, à la Présidence de la République. C’est aussi ça la démocratie... Un Président français raillé, conspué, honni, défié par son propre peuple est-il donc crédible, voire légitime à venir donner des leçons de démocratie aux africains ? Pourquoi François Hollande, avec 8% d’opinions favorables chez lui, ne soumet-il pas sa présidence au vote de ses compatriotes, pour savoir s’ils le veulent toujours comme Chef de l’État ou pas ? Les français n’en veulent plus et pour ça seulement, même si la constitution ne le dit pas, il devrait s’en aller. Il n’est plus qu’une pathétique imposture, doublé d’usurpateur, qui se prend pour le roi d’Afrique, à aller dicter aux africains comment ils doivent conduire leurs affaires. Là dessus, vivement la VI ème République en France !
 


La moutonnerie et l’inculture gagnent du terrain auprès de certains camerounais. Les gens se suivent et se disent les mêmes choses inaudibles qui leur confèrent des statuts d’hommes ou d’analystes politiques. Ils se recrutent partout, mais surtout auprès de ceux qu’on soupçonnait d’avoir un peu de sens de discernement. On en vient parfois à se dire qu’à chacun de ces apprentis haineux du clavier, on remettrait un kit complet pour opposant en herbe, avec de vieux clichés sur leur pays à réciter à tout va. Ils ne débattent jamais sur des sujets politiques de fond, car ils ne sont pas intellectuellement outillés pour cet exercice là, ils préfèrent donc se livrer au lancé des réclames comme des publicitaires paumés ou s’inscrire dans la réprobation permanente. Il ne faut jamais leur demander une ébauche de solution aux problèmes qu’ils soulèvent tout le temps, on se rendra vite compte qu’ils ne sont pas là pour ça, leur domaine de compétence, c’est la critique vaseuse, crier avec la meute. Ceux d’entre eux qui ont moins de 30 ans vous disent préférer l’époque de l’ex-Président du Cameroun Ahmadou Ahidjo à celle de l’actuel, pourtant décédé longtemps avant qu’ils ne naissent. Stupéfait, je découvre donc que dire «NON» pour tout et partout est aussi une institution dans mon pays, c’est une école, un savoir qui se transmet de génération en génération, un atavisme quoi… Plus grave encore, le choix du camp ou de l’idéologie politique dépendra toujours du nom du village de celui qu’on suit bêtement dans la hiérarchie de la contestation creuse ou carrément de son origine ethnique. Ils militent utile… Ils marchent avec leurs villages sous leurs claviers d’ordinateurs.
 


Il ne faut donc pas s'offusquer que quelqu’un dont la culture politique commence et se termine avec «Biya must go» vous dise que l’Angola et la Guinée Équatoriale sont au dessus du Cameroun sur tous les plans, «alors que c’était le contraire il y a 32 ans» ajoute t-il et s’en étonne. La curiosité est gratuite et ne s’apprend dans aucune école. Si cette personne avait fait un peu plus attention à l’histoire du Cameroun, elle se serait vite rendu compte que ces deux pays qu’elle cite en exemple et le sien n’ont pas le même passé colonial. Et contrairement à l’Espagne pour la Guinée Équatoriale et le Portugal pour l’Angola, partis effectivement de leur ex-colonies après leurs indépendances il y a environ 60 ans, la France est le seul pays qui jusqu’aujourd’hui, refuse de leur emboiter le pas. Elle ne veut pas s’en aller, car son avenir est consubstantiel de celui de son pré-carré colonial. Une question de vie ou de mort quoi. Elle a d’ailleurs renforcé cette présence devenue néo-coloniale, résolument prédatrice et donc criminelle, avec des dispositifs militaires impressionnants qui remettent en cause la souveraineté et l’indépendance de certains pays de son enclos colonial. La France compterait de nos jours, environ 12.000 militaires sur le sol africain. Pourquoi le Royaume-Uni, l’Italie, le Portugal, l’Espagne, tous de grandes puissances coloniales en Afrique, n’ont-elles pas des forces militaires sur le continent africain ? Les africains qui clament partout que si la France est si présente en Afrique, c’est parce que nos dirigeants les y invitent, sont-ils dans les secrets des accords de défense signés entre la France et leurs pays ? Sont-ils au courant des clauses contenus dans ces accords et sous quelles conditions elles devraient s’exercer ? Qu’ils sachent donc que ces accords sont interprétés librement par la France, en fonction de ses intérêts (la loi du plus fort étant toujours la meilleure). Même si on n’est pas d’accord avec ça, l’honnêteté intellectuelle commande de le dire.
 


Par ailleurs, Il serait peut-être aussi temps de se poser des questions sur la santé mentale de ces autres activistes qui vivent à des milliers de kilomètres du Cameroun, très éloignés des préoccupations réelles des camerounais et qui sont péremptoires sur les solutions qu’ils voudraient leur apporter pour les soulager. Ils seraient à mon avis les premiers à avoir besoin d’aide… C’est évidemment hors de toute logique, que des gens veuillent sortir leurs compatriotes restés au Cameroun d’une supposée dictature de Paul Biya, alors qu’ils ne savent pas comment se sortir eux-mêmes de celle du désœuvrement, de l’austérité et du froid que leur imposent leurs oisifs exils occidentaux… On dit bien que la bonne charité commence par soi-même, que ces pauvres hères commencent d’abord par sauver leurs tristes vies de haineux irréductibles et sectaires, avant d’envisager sauver celle des autres. François Hollande qu’ils applaudissent après son discours insultant à Dakar envers les Chefs d’États africains y était d’abord pour les intérêts de la France et ceux des français.
 


Ils ont déjà été pardonnés d’avoir menti au nom de leur pays en allant demander l’asile politique en Europe, aux prétextes fallacieux d’être victimes de persécutions politiques chez eux... En partant de Dschang, Bafang ou Foumban, voire même ailleurs au Cameroun pour l’Occident, avaient-ils connu une autre oppression que celle de la famine ? Non ! Qui va réparer l’honneur du Cameroun qu’ils auront déjà sali pour pouvoir bénéficier des allocations familiales en France ou des «Income Support & Housing Benefit» au Royaume-Uni ? Il n’y a pas de honte à avoir faim et à aller chercher à se nourrir ailleurs où l’on a des chances d’en avoir, mais repu, qu’on revienne quand même demander pardon à son pays de l'avoir trahi ou qu'on se taise, que de continuer à le vilipender. Le mensonge initial de ces exilés de disette serait devenu pour eux, une vérité sur laquelle ils veulent construire une carrière politique, qui de toutes les façons sera vaine. Qu’ils se le tiennent pour dit.
 


Ce sont les mêmes d'ailleurs qui, militant pour l’alternance et pour plus de démocratie dans leur pays, ont transformé leurs pages Facebook en chapelles ardentes où se tiennent des veillées mortuaires et le défunt ici serait le Cameroun, leur pays qu’ils prétendent aimer. On y remarquera toujours les mêmes gus qui s’y rendent comme en procession, débiter les mêmes inepties à longueur de leurs inactives journées, qui doivent leur donner, je n’en doute plus, de belles érections. Si vous n’aviez donc jamais vu des murs de lamentation auparavant, visitez leurs profils Facebook, vous serez édifiés...
 


J’ai pour finir, envie de rappeler ici que l’alternance est une des conditions nécessaires à la démocratie, mais qui ne s’offre pas emballée dans un papier cadeau. Elle se gagne dans les urnes. Pour y arriver, Il est question en ce qui me concerne, de s’élever un peu et d’abandonner les récurrentes et abjectes logorrhées [32 ans de dictature - Un jour, nous verrons la lumière - Il vit en Suisse - Sa soi-disante Première Dame porte des sacs à 75.000€ - Le Cameroun est dans le cabinet - Il déteste les Bamiléké - 32 ans de cauchemar - Mbiya, le reppe qui se teint les cheveux là - Biya’a, le sénile du régime kleptocratique] et que sais-je encore, pour un véritable travail intellectuel dont le but serait la fabrication des idées allant dans le sens de la refonte de notre société. Ensuite de réussir à convaincre ses compatriotes d’adhérer à ces projets, qui visent d’abord leurs intérêts... La situation du Cameroun n’est donc pas une suite d’onomatopées et de gémissements de tristes cuistres dont les exils lointains (même à l'intérieur du pays) ou pas d’ailleurs, ne leur permettent un retour au Cameroun qu’à travers le fil d’infos de Facebook, le réseau social qui serait entrain de devenir pour eux, le terreau d’une certaine forme d’extrémisme. Okalga !

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