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mardi 3 janvier 2017

GUINÉE ÉQUATORIALE / THÉODORIN OBIANG NGUEMA - PROCÈS DES BIENS MAL ACQUIS. LA FRANCE, JUGE ET PARTIE.

Bien. Comme ça, les associations SHERPA et TRANSPARENCY INTERNATIONAL représentent la partie civile dans le procès qui s'est ouvert aujourd'hui (02-01-2017) au Tribunal correctionnel de Paris contre Théodorin Obiang Nguema, vice-Président de la Guinée Équatoriale, pour « blanchiment de corruption, de détournement de fonds publics, d’abus de biens sociaux et d’abus de confiance ». Rien que ça. Ces deux associations françaises se sont donc constituées partie civile dans un procès dont les victimes présumées sont pourtant de nationalité guinéenne. J'ai bien compris que les objets des délits jugés soient domiciliés en France, mais ça ne suffit pas à justifier à mon sens, que des associations françaises puissent manifester autant de sensibilité et de sollicitude pour des biens et des ressortissants d'un pays qui n'ont rien à voir avec la France, pourtant grande prédatrice séculaire et impénitente de l'Afrique, qui s'emploie depuis plus d'un siècle à tous les subterfuges, le terrorisme notamment, pour y conserver des intérêts illicites. 

La France, à travers sa justice et ses associations, ne peut donc pas être à la fois sur le banc des accusés et de celui de ceux qui accusent. En France, on ne peut pas acquérir un bien immobilier, qui plus est, d'une valeur estimée à plus de 25 millions d'euros avec des mallettes d'argent, ni sans que les pouvoirs publics n'en soient informés. Ce qui veut dire qu'il y aurait des complicités dans le système bancaire et même au niveau de l'État français. La Françafrique, ce dont il est question dans le procès inique du fils du Président de la Guinée Équatoriale, c'est un système de rapine ou de braquage (chacun sa terminologie) des richesses africaines au seul bénéfice de la France. L'aboutissement de cette mafia dont les rouages n'échappent plus à personne, c'est ce procès foireux, qui donnera des arguments légaux à la France, pour confisquer des biens qu’elle attribue elle-même à l'état guinéen et à son peuple. Ça en prend déjà le chemin, selon l'aveu même de William Bourdon, l'avocat de Transparency International, qui dit: « Il n’est pas question de renvoyer aux délinquants le produit de leurs crimes. Tant que les familles incriminées sont au pouvoir, on ne peut pas restituer les biens saisis ». Voilà donc ça ! Et cet idiot qualifie même de délinquants, les dirigeants d'un État souverain. 

Ça veut donc dire que tant qu'un membre de la famille de l'actuel Président de la Guinée Équatoriale sera au pouvoir, une inclinaison dans la situation qui prévaut dans ce pays, les avoirs supposés des citoyens guinéens gelés en France, resteront sur des comptes en France et participeront à maintenir un bon niveau de confort des citoyens français. Ce serait donc la double peine pour les guinéens, qui risqueraient de se retrouver spolier pour la deuxième fois, par de vrais bourreaux, qui se seraient présentés à eux, sous de faux manteaux de sauveurs. Dans un autre commentaire, l'avocat de Transparency International dit des choses, qui ne laissent aucun doute sur les intentions de ses clients, en ceci: « Il existe cependant plusieurs solutions. Leur mise sous séquestre par le Trésor français, en attendant un changement politique. Ou alors un versement à des ONG locales sous surveillance internationale, comme cela s’est déjà réalisé au Kazakhstan ». 

Le procédé est donc éculé, ayant déjà servi pour confisquer les fonds « souverains » libyens, donc de l'Etat libyen, que la France, après avoir ourdi son assassinat, avait opportunément attribué à Mouammar Kadhafi. En effet, il fallait trouver le bon prétexte pour geler des centaines de millions d'euros appartenant au peuple libyen, qui font aujourd'hui le bonheur de la France et d'autres États mafieux de la Communauté dite internationale. Ailleurs en Tunisie, après la fuite de Ben Ali, son ex Président, les mêmes associations françaises avaient déjà saisi la justice française pour qu’elle décide du gel de ses avoirs, sans qu'on (moi en tout cas) ne sache aujourd'hui avec exactitude, si le peuple tunisien est déjà rentré en possession de son argent ou pas. Et généralement, la traque des biens mal acquis ne débute qu'à la chute des « dictateurs » désignés par la France et ses officines ou tout simplement quand ils cessent d'être des marionnettes au service de cette France irréductiblement impérialiste. 

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