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jeudi 17 janvier 2013

Colonialisme à rebours judiciarisé





Quel beau boulot il fait, William Bourdon, avocat d'affaires, il fonde SHERPA, dont l'objet était de défendre les victimes de crimes commis par des opérateurs économiques. Il est en outre l'avocat de Transparency International ( Organisation non gouvernementale, ayant pour principale vocation la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales mondiaux ), de l'association de survie et de la Fédération des Congolais de la Diaspora.
Notons au passage qu'il a souvent travaillé avec le CIMADE pour défendre les intérêts des sans-papiers. Quel brave garçon il est !
On peut donc comprendre que sa proximité avec les africains, à travers notamment la Fédération des Congolais de la Diaspora et quelques immigrés irréguliers dont il avait défendu les intérêts,  avait forgé son âme et avait certainement fait naitre en lui cette envie de se battre pour les plus faibles, dont il jugeait qu'ils étaient expoliés  par ceux de leurs dirigeants, utilisant à des fins personnels, les deniers de leurs pays. 
L'émission "Pièces à Convictions" sur France 3 d'hier soir n'avait que ça dans son programme. La Guinée Équatoriale, le Gabon et le Congo en avaient par conséquent eu pour leur grade et suffisamment pour passer l'hiver, leurs dirigeants j'entends ! 
Des hôtels particuliers à 100.000.000€ aux voitures à 1.000.000€ pièce alors que des populations crèvent de faim, des hôpitaux manquent d'eau ou d'électricité dans leurs pays en Afrique,  il y avait de quoi être choqué.
L'idée de cette enquête était bonne, car elle informait, montrait le combat de certains contre les inégalités, la corruption, l'injustice dans certains pays et mettait à nues certaines pratiques nauséabondes qui sont la justification du retard qu'accuse l'Afrique aujourd'hui.
Mon problème est ailleurs et à mon avis, Mr Bourdon tombe sous le coup de la subjectivité dans le traitement de ce dossier, la chaine publique France 3 aussi et par deux fois. Sa proximité avec certains opposants politiques africains exilés en France d'une part, est pour moi un parti pris qui fait que le recul nécessaire pour la bonne conduite d'une enquête comme celle là n'a pas été observé… D'autre part, il y a la stigmatisation. À chaque fois, quand c'est pourri ( c'est vrai qu'il faut dénoncer ), c'est toujours un africain qui est pointé du doigt ! 
Le dernier passage de Ziad Takieddine dans l'émission "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier, avec son lot révélations ou d'accusations toutes énormes et scandaleuses les unes que les autres, mêlant à la fois, corruption, chantage et assassinat contre l'ex président français, aurait dû être suivi par des dizaines d'autres passages dans les médias français ou du moins bénéficier du même traitement que quand il se serait agit, non pas de Sarkozy mais d'un dirigeant africain.  Peine perdue, car Sarko est blanc, pas seulement, français aussi et accessoirement ex président d'une grande puissance mondiale ! Pour preuve, pendant que les égyptiens trainaient Hosni Mubarak, pourtant très malade et sur une civière au tribunal pour répondre de ses crimes, la France fabriquait de son coté des alibis médicaux pouvant permettre au délinquant Jacques Chirac d'échapper à la justice de son pays… L'hôpital qui se moque de la charité !
Ailleurs dans le documentaire d'hier soir sur France 3, parlant de biens mal acquis, la question était posée de savoir d'où venait cet argent que ces dirigeants africains venaient dépenser ici en France ou partout ailleurs dans le monde sauf chez eux, le deux poids deux mesures prenait une fois de plus toute la place, car le Qatar, une dictature tolérée en France, dépense des milliards, cent fois plus que les africains en Europe, mais ça ne gène pas outre mesure, alors que tout le monde sait que ce que l'on appelle "Fonds Qatari", dans sa définition officielle, est l'argent du peuple Qatari, mais ne lui profite pas du tout, sauf à la famille royale qui dirige le pays.
Oui, ne désigner systématiquement que les africains dans des enquêtes quand il s'agit de dénoncer la corruption est un colonialisme à rebours judiciarisé et c'est l'avocat de la famille Bongo qui le dit



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