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jeudi 27 février 2014

Selon ces experts (de quoi même?), l’essentiel du mal chronique des États africains viendrait de l’âge et de la longévité au pouvoir de ses leaders...

Il y a un moment déjà que j’avais rangé cette opinion, cette science dont ils se réclament du coté de la paresse intellectuelle... Nous sommes en effet rendus depuis quelques temps à la foire à l’information, les gens n’attendent plus des médias traditionnels qu’ils viennent leur servir des «nouvelles», ces discours qu’on voudrait officiels, venant toujours des mêmes sources et bien souvent orientés, voire aliénants. Les radios, télés et la presse écrite sont désormais légion et contradictoires, sans oublier la prise de pouvoir d’internet sur tous les autres médias. Il est donc loisible à qui veut, d’aller chercher l’herbe qui va nourrir sa curiosité et son intellect où il veut, afin d’entretenir sa liberté, nécessaire pour affuter son analyse et à terme animer la contradiction.

Pour certains, l’âge et surtout la longévité au pouvoir des Chefs d’États africains seraient les principales causes, l’essentiel même du retard qu’accusent les pays africains sur l’échiquier mondial. Pour ces experts du dimanche après-midi, l’émergence ne surviendra qu’avec un mandat ou deux pour chaque Président... Calqué sur quel modèle alors? Si nous sommes à deux quinquennats présidentiels en France, cette dernière peut-elle revendiquer la palme d’or de la société la plus aboutie par ce simple fait là? Quelle science leur permet de répandre ce genre de certitude...hasardeuse? Peut-on parler de pertinence ou même de cohérence dans une analyse quand celle-ci ne nait qu’à partir d’autant de choses qui brillent par leur subjectivité? Et il aurait fallu, si on suit leur raisonnement, que ne soit concerné, que le continent africain, qui regorge de Présidents pour certains au pouvoir depuis au moins deux décennies? Un venin qui leur aurait été donc inoculé... Pour vérifier leurs allégations, il faudrait au moins des éléments comparatifs, s’ils supportent la contradiction bien sûr et on y reviendra... Je rêve!
Les fils d’Afrique seraient-ils, en plus des affres de l’esclavage ou de la colonisation, devenus une charge supplémentaire sur le dos de leur propre destin déjà vouté et meurtri par toutes ces compromissions?
Ces africains, du haut de leur « Know-it-all » magistère, ne nous entretiennent que sur la démocratie, l’alternance, l’âge des Présidents ou le suffrage universel, qui répondent faut-il le reconnaitre, à une culture différente, empruntée, qui n’a rien à voir avec l’Afrique, ni avec ses réalités...

On ne peut en effet pas faire en toute objectivité, un état des lieux en Afrique en occultant aussi grossièrement son histoire. À moins d’avoir un esprit retors ou être un tenant indécrottable de la mauvaise foi, on ne peut ne pas concéder aux accords de coopération nauséeux signés à l’entame des indépendances, fusils à la tempe par les dirigeants africains de l’époque, la situation désastreuse que vit l’Afrique aujourd’hui. C’était le prix à payer pour ces indépendances en papier!
La bêtise intellectuelle peut-elle conduire certains à se réjouir telles des âmes inconscientes, de l’assassinat de Kadhafi, le guide libyen sur la seule foi de ce que disent de lui, ceux qui pillent aujourd’hui son pays et ont ruiné l’avenir des millions de ses concitoyens? Qui leur avait dit que si le leader libyen n’avait pas été au pouvoir 42 ans, lui et son pays auraient été épargnés? Même aidés par des oeillères, comment n’arrivent-ils pas à voir que Kadhafi avait surtout été victime de ses ambitions démesurées d’émancipation de l’Afrique, en plus d’être à la tête d’un pays très riche, dont source de beaucoup de convoitises?

Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Um Nyobé ou Ernest Ouandié sont ces héros qu’ils admirent tant et ne ratent jamais l'occasion de chanter les louanges, de vrais panafricanistes ils le reconnaissent, mais savent-ils réellement de quoi ils étaient morts? Comprennent-ils qu’ils avaient été justement assassinés pour n’avoir pas voulu intégrer dans leurs projets de société africaine, ce que mettent en pratique avec une ferveur simulée les dirigeants africains actuels, jamais à l’abri d’une révolte dont seul Bernard-Henri Levy l’ultra sioniste, à le secret? On ne résiste pas aux multinationales étrangères quand on est un petit pays africain au potentiel riche. Le chaos précédera toujours les interventions militaires françaises en Afrique, tant que ses intérêts seront menacés... Nos géostratèges africains, accessoirement panafricanistes nous diront toujours que c’est la faute aux africains! Certainement une des déviantes des effets pervers de l’esclavage et de la colonisation dans leurs cerveaux, me suggère quelqu’un, doublé d’un complexe d’infériorité relevant de la psychiatrie...

Après les indépendances, la France avait signé plusieurs dizaines d’accords de défense et de coopération avec ses anciennes colonies. En vertu de ces accords, ou afin de venir en aide à ses ressortissants, l’armée française est déjà intervenue à plus de quarante reprises sur le sol africain depuis les indépendances... Plus de cinquante années de guerres de prédation maquillées en interventions humanitaires... Aujourd’hui encore, la même colonie française de l’apocalypse et de la désolation intervient toujours sur le continent africain, mais désormais (il faut bien s’adapter) sous le couvert du fallacieux, voire grotesque prétexte de l’instauration de la démocratie ou du combat contre l’islamisme! Quelle sollicitude!
Oui, les intentions qui avaient motivé la Conférence de Berlin entre le 15 novembre 1884 et le 26 février 1885 ont survécu et payent toujours les dividendes aujourd’hui, avec l’omniprésence des colonnes de la mort et du désarroi sur le sol africain.

Les pseudos indépendances acquises, pour que tout le système maffieux fonctionne de façon efficiente, il fallait créer des conditions permanentes de révolte au sein des populations africaines, celles qui nécessiteraient toujours et opportunément l’intervention française ou de la Communauté Internationale. Pour ce faire, il fallait leur confisquer leur économie, c’est ce qui avait été résolu avec la création du Franc CFA, cette monnaie de singe...
Crée le 25 décembre 1945 pour consolider le joug colonial français, le franc des Colonies Françaises d’Afrique (devenu Communauté Financière Africaine) était un instrument d’expropriation sauvage imposée de force par la France et qui est directement responsable du non-développement de sa zone d’influence (Pré carré ou enclos colonial). Cette situation scabreuse prive toujours bon nombre de pays africains d’énormes ressources monétaires nécessaires à leur développement économique et social...

Qui voudra donc se l’entendre dire une énième fois qu’il n’y a pas de développement possible, nulle part dans le monde, s’il n’y a pas d’indépendance économique? Et que c’est d’ailleurs un préalable non-négociable, incessible?
Pourquoi ces dignes fils d’Afrique dépensent-ils leur crédit d’énergie à vociférer des insanités à ceux qui ne sont que des relais obscurs, minables des politiques criminelles et impérialistes, décidées ailleurs que chez eux et par d’autres? Si l’indépendance des nations africaines étaient actées, leurs dirigeants de pacotilles se rendraient-ils à une convocation de leur patron Hollande à Paris, pour assister à une conférence sur la sécurité et la paix en Afrique? Une telle réunion ne devrait-elle pas se tenir en Afrique, à l’initiative des africains eux-mêmes?

Nous aurions eu davantage besoin de Nkrumah, Sankara ou Kadhafi et bien d’autres encore, vivants que morts, non? Qui va mener leurs combats maintenant? Qui va les conduire à leur terme? S’ils ne sont plus là aujourd’hui et qu’il y a toujours du chemin à faire pour la libération de l’Afrique, ça veut tout simplement dire qu’il y avait une erreur dans leurs stratégies ou dans leur approche, non? Arrêtons d’envoyer au casse-pipe des gens qui n’ont aucune responsabilité, pas de carrure du tout, encore moins la force pour porter des projets qui les dépassent. Toute démarche personnelle pour s’attaquer aux défis qui attendent l’Afrique serait suicidaire. Il faut l’adhésion de tous pour transformer ce voyage laborieux vers la libération en consécration... C’est de la trahison et de l’isolement que meurent le plus nos héros, la traite négrière n’avait été un succès pour les criminels impérialistes que parce qu’il y avait des négriers au sein de la communauté noire africaine!
L’Afrique est toujours assujettie, ses fils réduits à la mendicité et toujours par les mêmes prédateurs d’hier. Le combat, le vrai, consiste à savoir comment on s’organise pour les affronter... Il faudrait pour cela que les africains s’accordent déjà sur la nature de leurs maux, avant de s’attaquer à les guérir.

On commence toujours par trahir ses idéaux, puis vient le tour de son sang
...

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