Pages

lundi 2 mai 2016

BÉNIN, l'imposture Patrice Talon

Confier démocratiquement le destin des béninois à Patrice Talon, plutôt qu'à Lionel Zinsou, était supposé être une espèce de barrage au néo-colonialisme. C’était un scrutin contre le système de prédation érigé en institution dans le pré-carré colonial français en Afrique depuis les indépendances, il y a plus d’un demi siècle. Pis, c’était une aversion suffisamment incarnée de cette politique des États africains traditionnellement élaborée au Palais de l’Élysée en France, pour servir égoïstement les intérêts de la France.

En effet, l'élection de Patrice Talon à la tête de l’État béninois pensais-je, augurait l'arrivée aux pouvoirs en Afrique, d'une nouvelle classe de dirigeants africains insoumis, qui allaient définitivement libéré le continent africain des crocs de ses prédateurs séculaires. C’était d’ailleurs, entre autres, la dénonciation des liens jugés suspects du candidat Zinsou avec la France, qui avait fait pencher la balance pour lui, sa femme se présentant d’ailleurs à son investiture comme Président de la République du Bénin, en pagne et des cheveux crépus, pour affirmer davantage cette rupture avec des standards imposés par le Maître.

Lionel Zinsou, économiste émérite, accessoirement esclavagiste assumé, avait donc perdu ces élections présidentielles béninoises, parce dans l'imaginaire collectif d'une majorité de béninois, voire au-delà, il représentait et pour des raisons évidentes, les intérêts illicites de la France en Afrique ou le prolongement de sa politique fascisante et sa défaite était donc, on s'en doute bien, une excellente nouvelle.

Ça c'était avant la visite officielle en France et l'attitude servile, humiliante, de Patrice Talon face à François Hollande, ce dernier étant considéré - ses prédécesseurs aussi et ceux qui viendront après lui - comme le Chef d'un État qui lui refuse toujours l'accès à l'humanité et à des millions d'africains, dans le vol sans états d'âme de leurs ressources, précédé à chaque fois de la déstabilisation de leurs États et la destruction de leurs pays.

Si les béninois n'avaient jamais élu un Président pour qu'il aille les exposer à l'étal du colonialisme, s'ils  avaient dit « NON » à Lionel Zinsou, un candidat qui leur rappelait les matelots des bateaux négriers à destination des plantations de la servitude aux Amériques, la question doit se poser encore aujourd'hui avec plus d'acuité de savoir si, la démocratie, dans sa définition actuelle, était toujours le meilleur instrument pour l'expression de la volonté populaire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire