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mercredi 1 juin 2016

France, équipe de france, football, bain dans le racisme ordinaire.

«Deschamps a cédé sous la pression d'une partie raciste de la France. Il faut savoir qu'en France le parti d'extrême droite est arrivé au deuxième tour des dernières élections. Mais je ne sais pas si c'est une décision individuelle de Didier, car je m'entends bien avec lui, et avec le président. Je m'entends bien avec tout le monde.»

Rien de scandaleux à mon avis, dans ces propos plutôt édulcorés de Karim Benzema. Je ne serai même pas excessif, si je disais qu’il faisait plutôt dans la platitude, en nous rappelant au souvenir assez trouble de cette «autre» France raciste, haineuse, négrophobe et islamophobe, qui se dédit tous les jours davantage et qui a surtout honte de son histoire, de ce qu'elle est, intrinsèquement.

La France de Manuel Valls devrait en effet tourner le dos à cette culture de la haine de l’«autre», désormais érigée en institution. On est vraiment effaré de se rendre compte que la pertinence dans le débat public en France, médias et politiques confondus, ne tient plus qu’à la stigmatisation de ce que certains esprits tourmentés - cette France raciste -, appellent de nos jours «étrangers» ou «immigrés», véritables réceptacles de toutes les frustrations et aigreurs de racistes irréductibles.

La France s'est pourtant construite sur des mariages de cultures, de confessions ou de races. Ce pays dans son origine est multiple. Il a bâtit son prestige sur sa diversité, en s’ouvrant sur le monde, avec hélas, on peut le regretter, une part très importante de cette fortune, adossée sur des génocides et des guerres de prédation en Afrique. Mais la vérité est que sa réputation d’humanisme et de générosité n’a pas toujours été surfaite, l’actuel Premier Ministre en ayant été un heureux bénéficiaire, quand il troqua son statut d’immigré espagnol à celui de français, qu’il revendique parfois de nos jours redondamment, beaucoup plus qu’il n’eut jamais été nécessaire de le faire, pour ceux qui l'étaient déjà avant lui...

Jérôme Rothen, dans la foulée des discours racistes désormais libres en France, avait déjà proposé que la carrière de Serge Aurier fut brisée, pour la seule raison qu’il avait chahuté son entraîneur Laurent Blanc et quelques uns de ses coéquipiers. Il avait suggéré, pour le dire simplement, que le PSG, employeur du jeune Noir Serge Aurier,
«cassa» sa carrière en le laissant «pourrir» dans son équipe réserve pour les deux années de contrat qu'il lui restait, au lieu de le céder à un autre club où il aurait risqué de briller. Mince alors ! Nous ne serions certainement pas au 21 ème siècle qu'il aurait pu exiger la guillotine pour le gamin Nègre ou des corvées dans les plantations du Maitre... En effet, pourquoi se serait-il gêné ?

Je rappelle en outre, une autre banalité en France d'ailleurs et ce pour d’autres raisons, que c’est Laurent Blanc, à l’époque où il était sélectionneur des Bleus, qui avait souhaité qu’on établisse des quotas racistes contre les jeunes Noirs, les prévenant ainsi d’intégrer les centres de formation de football. Il trouvait qu’ils étaient très nombreux dans l’équipe nationale séniore à son gout. Lui, pour que nous soyons clairs, voulait plus de blancs avec son teint dans l'équipe nationale française de football, des spécimens dont les narines allaient moins lui rappeler l'Afrique et ses primates... Ça, ce n'était pas du racisme, comme le négrier n'était pas non plus raciste...

Qu'avait donc fait l'ivoirien Serge Aurier, talentueux footballeur de 23 ans, si ce n’est le péché d'être Nègre et millionnaire, pour qu'un (pourtant) jeune blanc, aigri, frustré et jaloux de 38 ans (Jérôme Rothen), ancien footballeur (très moyen) professionnel lui-même, veuille à ce point sa mort ? Qu'avait-il dit d'aussi grave, comparé aux propos insultants de Zlatan Ibrahimovic vis-à-vis de la France entière et des français - excusez du peu -, sur lesquels le même Jérôme Rothen s'était peu exprimés, pour que la peine de mort soit requise contre lui ? Délit de race ? Mais oui !

Donc, une partie de la France est foncièrement raciste, avec un Front National très à la mode, dont l’idéologie extrémiste, calquée sur le nazisme, est allègrement reprise par les Partis traditionnels de Gauche comme de Droite, qui se succèdent au pouvoir et qui ne s’en défendent plus que très maladroitement. C'est donc quoi le problème ?

Allons seulement !

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