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jeudi 11 septembre 2014

Irak: Le sacrifice des vies humaines pour des intérêts

Depuis que nos hommes politiques et médias occidentaux nous parlent d’aller sauver des chrétiens persécutés en Irak, en brandissant à chaque fois le risque de génocide ad nauseam, ont-ils déjà mentionné, ne serait-ce qu’une seule fois la réserve pétrolière irakienne qui est de 143 milliards de barils, dont 43 milliards pour le seul Kurdistan irakien où combattront leurs forces contre l’État Islamique ?

Savoir qu’en plus des 27 milliards de barils de pétrole en réserves supposées, le Kurdistan irakien a plus de 6000 mètres cubes de gaz, notre perception sur cette guerre «humanitaire» en terre irakienne changerait-elle ?

Je découvre aussi par ailleurs que les sociétés MOBIL, CHEVRON, EXXON et TOTAL...etc, toutes des multinationales américaines, françaises ou anglaises spécialisées dans l’exploitation du pétrole et du gaz, étaient déjà fortement implantées à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Ça ne devrait gêner outre mesure, mais le fait de savoir cela contribuerait fortement à gommer les à-priori que l’on peut nourrir sur les intentions réelles de ces interventions qu’on nous présente toujours comme étant exclusivement humanitaires.

C’est vrai, le monde entier doit venir en aide aux «Yézidis», minorité kurdophone de confession chrétienne, cibles des «égorgeurs» de l'État Islamique. Simplement, ajouter à coté de cette extraordinaire aventure humaine à Erbil ou ailleurs dans le Kurdistan que la production pétrolière kurde passera en 2015 de 200.000 à 300.000 barils par jour et qu’on s’y intéresse fortement, serait un facteur déterminant pour que la paix et la sécurité des populations locales prévalent, par tous les moyens et recours possibles non ? L'humanitaire et le business ne sont pas incompatibles.

Finalement, on se rend compte que ceux qui s'étaient rassemblés à la conférence de Berlin de 1884-85 pour décider du partage et du dépeçage de l'Afrique, sont les mêmes qui se sont entendus pour aller porter l'estocade finale à l'Irak. Le boulot de délestage commencé dans ce pays sous la Présidence américaine des Bush n'avaient pas encore connu son dénouement, les crises économiques et financières que vivent les nations atlantistes sont donc ces raisons opportunes qui sous-tendent cette nouvelle aventure supposément humanitaire en Irak.

D'ailleurs même, François Hollande nous avait déjà dit la même chose concernant le Mali, il voyait de l’Élysée, des jihadistes maliens aux portes de Bamako. Je ne sais toujours pas comment il faisait ça, mais il arrivait à les voir de sa fenêtre. Et depuis, grâce à l'intervention militaire de la France, le calme règne à nouveau au Mali, au Nord surtout où s’est installée son armée ad vitam aeternam. Une région rappelons-le très riche en ressources naturelles et zone d'influence de la société française AREVA, première au monde en énergie nucléaire, qui ne doit ce statut qu'au pillage brutal et inhumain de l'uranium du Niger, pays frontalier du Mali et quatrième nation la plus pauvre de la terre. Ça gêne qui ?

Le même Hollande est aussi engagé militairement en République Centrafricaine, pour sauver d’autres chrétiens susceptibles d’être exterminés, là aussi par des islamistes... Une espèce de génération spontanée de barbus, qui n'apparaissent toujours accidentellement que près des gisements de ressources naturelles. Comme quoi...

Le discours d’Obama hier soir sur la crise en Irak et les engagements qu’il prenait pour venir à bout de la mouvance islamiste qui sévit là-bas sont émouvants. Quel homme d’État ! Dans son intervention, tout était habillé de solennité, de gravité aussi qui sied parfaitement en pareilles circonstances. Seulement, dans une autre situation éminemment plus grave, j’avais attendu en vain, qu’il fit la même chose, lorsque des noirs étaient ciblés et abattus par des blancs aux USA dans une impunité qui frise l’indécence, parce qu’ils sont noirs.

Le suprémacisme blanc aux USA nargue un Président américain dont le papa est noir africain, qui ne sait pas quoi lui répondre.
Barack Hussein Obama ne formule que des regrets lorsqu’on lui parle de noirs à qui on refuse l’accès dans le cercle privilégié des «humains»

Tous ces Chefs d’États de la Communauté Internationale avaient-ils donc été élus pour faire de la philanthropie ? Comment font-ils pour dépenser l'argent de leur contribuables et électeurs, pour aller résoudre des problèmes éloignés de leurs intérêts ? C'est en se posant toutes ces petites questions qu'on se rend compte de l'arnaque sous-jacente dans ses prétendues et très courues aventures humanitaires, de ces prédateurs sans foi, ni loi.

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