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lundi 5 décembre 2011

Gbagbo face à la CPI. Bush ou Blair ensuite ?

Il s'est présenté pour la première fois face à la cour ce matin...
Costume sombre, sur une chemise blanche, Laurent Gbagbo avait plutôt bonne mine, malgré ce vague sentiment de fatigue que laissait transpirer une locution parfois hésitante.
Pour tous ceux qui sont épris de justice, voir un accusé rendre compte devant une juridiction, s'exprimer, donner sa version des faits, est toujours un moment spécial. Tous les citoyens du monde y ont droit, quelque soit leur race, leur religion ou leur niveau social. Là se trouve le socle des valeurs de notre société.
Ayant dit cela, comment ne pas regretter l'absence à la barre de Sarko, le trublion hongrois, d' Alassane Ouattara ou de Guillaume Soro ? Les deux derniers étants deux génocidaires avérés devant l'éternel ?
Ouattara est l'actuel président de la Côte d'Ivoire et son immunité plaide pour lui me direz-vous, et vous aurez raison ! Pour ce qui est de Sarko, comment l'accuser directement en apportant des preuves ? C'est un exercice éminemment difficile et on ne peut s'y engager qu'en prenant des pincettes... L'homme avait pris soin de faire couvrir son forfait par des résolutions bidons de l'ONU. Il y avait ça et comme avec tous les génocides auxquels la France a pris part, on assiste à un véritable embargo d'information,  une dictature grandeur nature des médias. les seuls journalistes embarqués ou ayant droit de cité, étant ceux qui travaillent pour la France, des griots en somme qui ne sont là que pour chanter les louanges de Sarko, louer la grandeur de la France et bénir la capacité particulièrement meurtrière de ses bombes.
Vous aurez compris, mettre sur le dos de Sarkozy, ses chars ou ses hélicoptères,  un quelconque crime est comme je l'ai dit, une manœuvre assez complexe. Ils sont passés maîtres dans l'art de la désinformation, du mensonge et du maquillage.
La crise ivoirienne avait été couverte par tous les grands médias français, du fait de l'implication de la France dans ce qui avait été, son dénouement sanglant, criminel et génocidaire. Laurent Gbagbo a été présenté à la cour ce matin et j'aurai bien voulu qu'il refasse les gros titres des journaux télévisés,  mais non ! Les journalistes français ont d'autres chats à fouetter maintenant, ils sont occupés à traquer les prochaines cibles ou victimes toutes désignées, les syriens et leur président ! Ils carburent au sang versé de ceux que leurs bombes ou leurs armes tuent.
Les accusations que portent Laurent Gbagbo sur la France sont pourtant très lourdes, et cela aurait mérité au moins une réaction beaucoup plus large que les brèves que nous ont servies les médias. La seule fois où ils ont eu à commenter un peu cette actualité, c'était pour réfuter les accusations de Gbagbo, concernant le rôle de la France dans sa capitulation et la mort de milliers d'ivoiriens. On a eu droit à une vidéo montrant les rebelles ivoiriens d'Alassane Ouattara entrain de mettre un gilet pare-balle sur Gbagbo, ce film décrit une scène qui n'a pas eu lieu, l'ordre ayant été donné de ne commencer à filmer que juste après l'assaut donné par les français et bien après leur retrait, pour laisser croire que ce sont les rebelles qui l'avaient arrêté... 

Rien quasiment n'est venu non plus déranger cette tranquillité, de la part de la classe politique française. Ils doivent regretter de ne pas l'avoir fait assassiner comme cela avait été le cas avec Kadhafi ! Gbagbo risque pour eux, s'avérer trop bavard et comme je l'ai dit plus haut, les épris de justice s'en contenterons, n'en déplaise à Sarko et tous les autres tyrans impérialistes et néo-colonisateurs.
La vérité et la justice ont fait une entrée fracassante à la bourse...

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